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Faire de la technique, ou être spontané?

 

Ce qu’il faut, c’est avoir la musique en tête et la chanter avec le corps. Cette maxime de Luciano Pavarotti pourrait aussi être celle de Claudio Chiacchiari. Ce Genevois fondateur d’une école de musique pas comme les autres, «Saisir le Temps» (lire en page 19), pédagogue - il enseigne depuis vingt ans le piano - s’est peu à peu forgé une conviction: «Quand on enseigne la musique, il faut donner l’envie de la pratiquer tous les jours, il faut l’enseigner comme un langage fondamental. Elle doit faire corps avec la vie des gens.» Et de plaider pour une scolarisation qui n’en confinerait pas l’enseignement à une forme de loisir plus ou moins «chic», mais qui la mettrait sur un pied d’égalité avec le français ou les mathématiques...

Est-ce à dire que l’approche actuelle est condamnable? «Comprenez bien; je n’ai rien contre les conservatoires ou les écoles traditionnelles en tant que telles. Mais l’approche actuelle ne me convient pas. On reste trop axé sur une finalité d’élites, sur la fabrication de professionnels. Or, combien sont-ils à se lancer dans une carrière après avoir suivi le conservatoire? 5%, 10%? Et les autres?»

Et c’est justement à ces autres que Claudio Chiacchiari pense. Ces autres qui, trop souvent, arrêtent de pratiquer la musique «à 20 ans», parce qu’ils ne sont pas entrés dans la «caste». «Pourtant, ajoute-t-il, la musique est un patrimoine qui appartient à tout le monde, au même titre que la langue maternelle. S’il est nécessaire de continuer à former des professionnels, il est nécessaire de favoriser aussi la spontanéité dans l’expression musicale, indépendamment du niveau atteint.»

Et de lâcher: «La musique, en fait, n’est pas seulement une affaire de quelques années de conservatoire. C’est d’abord une affaire d’adultes. Elle est trop sérieuse pour des enfants. La musique demande un vécu, une expérience de la vie, de ses émotions. Elle a besoin d’être mis dans un contexte complet pour s’épanouir. On peut commencer à n’importe quel âge, car on est tous musicien à un moment de son existence ou à une étape de son développement. J’ai rencontré un jeune adulte qui ne jurait que par le hard metal. Quand je lui ai expliqué le contexte de la musique romantique, ses aspirations, quand je lui ai montré que le XIXe siècle vivait les mêmes rêves que lui, il a voulu apprendre le piano pour découvrir Schumann...»

Claudio Chiacchiari conclut par un clin d’œil à la musique dite populaire. «Populaire veut aussi dire naturelle. Une musique qui se pratique en famille, qui est partie prenante du quotidien. Qui est autant artistique que sociale. Certains se posent la question de la différence entre musique classique et populaire. Je réponds: ou suffit-il de faire de la bonne musique?» www.saisirletemps.ch

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Plaidoyer pour une pratique musicale spontanée

Faire de la technique,
ou de la vie?



Des bébés à l'école
Fondé en 1992, l’Espace Musical a été la première école de musique de Genève à proposer des cours aux femmes enceintes et aux bébés dès 3 mois, et continue à développer une pédagogie novatrice et un savoir faire unique qui permettent d’offrir une riche palette, dont un éveil musical parents-enfants dès 3 mois, des cours d’instruments de 4 à 16 ans, y compris pour des enfants handicapés, des ateliers d’été, et des formations aux enseignants et aux professionnels de la petite enfance.
Sa philosophie est de contribuer à former des êtres ouverts, curieux et sensibles au monde qui les entoure, confiants en leur créativité et leur autonomie. L’approche privilégie le son, le rapport au son et la création pour construire un langage musical et une connaissance instrumentale. En suivant le développement naturel de l’enfant, l’école propose des situations pour explorer et improviser qui lui permettent d’être immédiatement dans la pratique et le jeu musical sans aucun pré-requis.
Pendant longtemps, proposer un tel programme était perçu comme peu sérieux par les écoles de musique traditionnelles. Ne pas vouloir apprendre à tout prix, mais laisser découvrir, privilégier le jeu musical et non le solfège, proposer des musiques contemporaines et avant-gardistes en lieu et place du répertoire traditionnel, voilà qui bousculait les habitudes et dérangeait. Mais l’Espace Musical a su montrer la qualité et la pertinence de son enseignement au travers des élèves qui l’ont fréquenté et qui poursuivent leur chemin musical. De plus, depuis quelques années, les mentalités évoluent. L’éveil musical aux bébés est devenu très à la mode et nombre de cours fleurissent un peu partout. L’improvisation commence à avoir sa place dans l’enseignement, et des questionnements se posent sur la nécessité des pré-requis de solfège. espace-musical.com

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