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Tobias Richter aborde le Grand Théâtre de Genève sans peur

Tribune de Genève | SYLVIE BONIER | 30 Novembre 2007

 

On se doutait que le prochain capitaine du Grand Théâtre devrait avoir une solide expérience lyrique. C'est une des raisons qui a décidé Ville et Fondation de porter leur choix sur le Suisse Tobias Richter, qui fait une belle carrière en Allemagne depuis plus de onze ans.

On aurait donc souhaité, vu l'importance que revêt cette nomination dans les turbulences récentes de l'Opéra genevois, un accueil plus à la hauteur de l'événement. C'est presque à la sauvette que s'est déroulée la conférence de presse éclair, convoquée hier matin, pour présenter le nouveau patron lyrique de l'institution.

Il est vrai qu'il n'est pas besoin, pour les lyricomanes de longue date, de présenter Tobias Richter, attaché à Genève depuis l'enfance, et à son opéra depuis l'âge de 19 ans (lire nos éditions d'hier). Professionnel aguerri aux réalités tant politiques que financières, sociales ou artistiques tout au long des treize ans qu'il aura accompli, à la fin de son mandat en juin 2009, à la tête du Deutsche oper am Rhein, Tobias Richter arrive à Genève avec l'aura d'un directeur efficace. Il livre ses premiers commentaires.

Comment analysez-vous la situation genevoise?
Evidemment, les équipes ont changé depuis que je fréquentais la maison en 1972, et il va falloir que je reprenne la mesure de l'énergie et du potentiel de travail des troupes. Mais j'ai toujours suivi l'évolution du Grand Théâtre depuis l'étranger. Et les problèmes récents semblent trouver une issue que nous allons nous attacher à consolider avec une équipe neuve, composée d'anciens et de nouveaux, tous poussés par la motivation d'avancer ensemble.

Quelles solutions préconisez-vous pour assurer la stabilité financière de l'institution?
Il va falloir beaucoup travailler avec un service renforcé et professionnalisé de marketing, de recrutement de fonds et de stratégie en communication. Et s'employer à réanimer les partenaires publics et privés en séduisant de nouveaux interlocuteurs.

Allez-vous mettre en scène des spectacles?
Non, cela demande trop de dépense de concentration et de forces, tant mentales que physiques.

Et continuerez-vous de diriger le festival du Septembre musical de Montreux-Vevey?
Il faut y réfléchir. Je l'ai fait sans problème en ayant la responsabilité des deux scènes de Duisbourg et Düsseldorf, avec tout ce que cela implique. La promiscuité valdo-genevoise devrait permettre des synergies et des projets intéressants.

Quelle est votre vision artistique pour le Grand Théâtre?

J'ai envie de créer un profil artistique inconfondable. Offrir une fois par saison une part de redécouverte d'ouvrages peu connus, et de création, me semble répondre à la nécessité de stimuler la curiosité et l'appétit musical du public. La tradition s'impose d'elle-même.

Comment voyez-vous les rapports entre les institutions musicales de la Ville?

Je pense qu'il est indispensable d'explorer toutes les pistes de collaboration, entre orchestres, écoles et autres scènes. Plus de visibilité Internet et audiovisuelle fait aussi partie des besoins futurs.

 
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